La vingtaine est la période la plus incertaine et la plus difficile de la vie. Je le sais parce que j’ai 25 ans, que j’ai des amis dans la vingtaine, et que j’ai lu « The defining decade: why your twenties matter and how to make the most of them now » (La décennie décisive: pourquoi la vingtaine est importante et comment en tirer le meilleur parti maintenant) par la psychologue Meg Jay. 

  

Pour moi, la vingtaine est aussi effrayante parce que nous n’étions pas prêts à entrer dans le monde des adultes. Avant cette période, on avait une vie assez standard. Même si à l’époque on était pressés de « grandir », c’était pour la majorité d’entre nous les années les plus sûres et les plus faciles de notre vie. On était juste censés aller à l’école, avoir de bonnes notes, partir en vacances, et retourner à l’école à la rentrée suivante. Nos parents prenaient la plupart des décisions difficiles et voulaient juste que nous travaillions bien à l’école. Bien sûr, ce n’était peut-être pas le cas pour tout le monde, mais je parle de mon expérience et de celle de ceux qui m’entourent. Rien ne nous prépare vraiment pour ce qui se passe après l’école. On ne parle pas vraiment des doutes, de la difficulté à choisir une carrière, des problèmes de relations, etc. Et tout à coup, on est dans la vingtaine et tout le monde veut savoir ce que nous faisons de notre vie, ce qu’on veut faire après. Quand est-ce qu’on va se marier, avoir des enfants, sans se rendre compte que nous-mêmes n’en avons absolument aucune idée. 

Meg Jay est une psychologue américaine spécialisée dans le développement des adultes, ceux de la vingtaine en particulier. J’ai découvert son livre à travers des tweets de Kiyani et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de voir comment un livre axé sur la vie des jeunes aux Etats-Unis pourrait être appliqué à ma propre expérience. Meg Jay l’a divisé en trois grandes parties: le travail, l’amour, le cerveau et le corps. Je vous en parlerai donc dans trois articles différents. 

 
L’amour : https://leschroniquesdetchonte.com/comment-profiter-de-sa-vingtaine-lamour-

Le cerveau et le corps: https://leschroniquesdetchonte.com/comment-profiter-de-sa-vingtaine-le-cerveau-et-le-corps-

Le travail

La vingtaine est une période pendant laquelle, on peut se sentir un peu perdu. On se demande qui on est, quel est notre but. Aujourd’hui, avec les médias, on se dit que c’est normal de passer par cette crise identitaire. C’est vrai. Mais il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, ou de juste s’asseoir et d’attendre que la magie se produise. Pour Meg Jay, c’est le moment idéal pour construire notre capital identitaire. Il s’agit des investissements qu’on fait sur nous-mêmes, les choses que nous savons suffisamment faire ou que nous faisons assez longtemps pour qu’elles fassent partie de nous. Cela peut inclure des diplômes, des expériences professionnelles, des compétences, notre façon de parler, de résoudre un problème, etc. 

Il se peut que nous soyons au chômage ou sous-employé, mais nous devons choisir des emplois, et des activités qui peuvent être ajoutés à notre capital et nous être utile sur le long-terme. Nous devons également prêter une attention particulière aux relations qu’on entretien avec les autres. Meg Jay parle de deux catégories de communautés: la tribu urbaine et les liens faibles (weak ties). Bien qu’on ait notre « tribu urbaine », un groupe de pairs avec qui nous partageons les mêmes idées, qui sont à nos côtés et nous aident à survivre, ce sont les personnes avec qui nous avons peu de liens qui ont tendance à nous aider à prospérer et à avoir des opportunités d’emploi. 

Notre tribu urbaine peut être composée de personnes avec qui nous avons grandi ou avec qui nous sommes allés à l’école. Ils nous soutiendront peut-être, mais ce sont les « liens faibles », les gens que nous connaissons à peine qui seront à l’origine de grands changements dans nos vies. Ce sont des gens qui pensent différemment de notre entourage. On les a déjà rencontrés auparavant et on est peut-être connectés d’une certaine manière, mais on n’est pas vraiment proches. Ces personnes là sont généralement disposées à nous aider tant que ce n’est pas un fardeau. Pour tirer parti de ces relations nous devons faire en sorte de poser les bonnes questions. Certains peuvent ne pas répondre parce qu’ils sont occupés, ou parce que la question nécessite qu’ils nous connaissent personnellement. Nous devons donc être pertinents, intéressants. Nous devons faire nos recherches pour savoir exactement ce qu’on veut ou ce dont on a besoin et comment ils pourraient nous aider. Ils pourraient dire non, mais on sera quand même surpris que certains accèdent à nos requêtes. 

Aux États-Unis, on répète tellement aux jeunes qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, qu’ils ont le sentiment qu’il y a trop de possibilités et ne savent pas laquelle choisir. D’après ce que je vois sur les réseaux sociaux, c’est un état d’esprit qui devient de plus en plus populaire ici également. Mais la vérité est que notre passé, nos intérêts, nos expériences, nos forces, nos faiblesses, etc., peuvent nous aider à déterminer les choix spécifiques qui s’offrent à nous. Le problème est que les jeunes dans la vingtaine tombent dans ce que Meg Jay a appelé « the unthought known », des choses que nous savons sur nous-mêmes mais que nous avons oubliées, ou des rêves, des vérités que nous avons peur d’assumer, d’énoncer à voix haute. Ça peut être effrayant parce qu’on sait peut-être ce qu’on veut, mais on ne sait pas comment l’obtenir. Lorsqu’on fait des choix, on ouvre la porte au travail acharné, aux échecs, aux peines de coeur. Du coup, parfois, c’est plus facile de ne pas savoir, de ne pas choisir, de ne rien faire. 

Quand on regarde la vie des autres sur les réseaux sociaux, on a l’impression qu’ils sont plus heureux que nous, qu’ils font des choses extraordinaires, alors que nous nous contentons d’exister. On a l’impression que tout le monde se marie, fait des enfants, voyage à travers le monde, a un impact. En vrai, ce n’est pas le cas, c’est juste que les gens publient généralement ce qui les met en valeur, pas leurs problèmes. 

On doit arrêter d’êtres obsédés par ce qu’on pense devoir être ou ce que le monde nous dit d’être, et nous concentrer sur ce qui est vrai pour nous-mêmes et sur le monde. Nous devons identifier comment nos dons et nos limites s’adaptent au monde qui nous entoure. En vrai, ce n’est pas dans la vingtaine que nous allons atteindre notre potentiel. Ça peut arriver dans la trentaine, ou même la cinquantaine. Mais c’est dans la vingtaine qu’on doit enclencher le processus et travailler pour la carrière qu’on veut avoir plus tard. 

Alors si vous vous demandez toujours quoi faire, apprenez. Essayez de nouvelles expériences liées à des choses qui vous intéressent. Lisez des livres, participez à des évènements de réseautage dans votre domaine. Parlez à des personnes qui ont plus d’expérience que vous. Devenez bénévole. Vous pourriez ne pas devenir un manager ou un entrepreneur prospère avant vos 30 ans, mais vous devez commencer à travailler pour y arriver MAINTENANT !


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