4 ans de mariage, c’est encore peu pour donner des conseils. Dès les premiers mois, j’ai compris que j’avais beaucoup à apprendre sur cette institution. Aujourd’hui, je veux quand même partager six choses que j’ai retenues pendant ces années de “Bachelor conjugal”.
1. Tu ne poseras jamais suffisamment de questions avant de te marier.
On parle souvent des sujets qu’il faut aborder avant le mariage. Ils sont importants, très importants. Mais il faut savoir qu’on ne pourra jamais discuter de tout. Certaines choses nous semblent tellement évidentes qu’on n’imagine pas que l’autre puisse les voir différemment. D’autres questions ne nous viendraient même pas à l’esprit parce qu’on ne sait pas qu’elles peuvent créer des tensions.
Est-ce que tu préfères dormir avec la lumière ou dans le noir ? Est-ce qu’il faut automatiquement remplir la bouilloire dans les toilettes après l’avoir utilisée ? Est-ce qu’il faut garder la porte de la douche ouverte ou fermée ? Ce qui est normal pour toi, ne l’est pas pour tout le monde.
Il y a des questions essentielles bien sûr. Sur la foi, la gestion des finances, la parentalité, mais tu ne pourras vraiment jamais tout demander. Tu découvriras beaucoup de choses après le mariage. Prie, et avance. Tu vas gérer le reste devant in shaa Allah.
2. Ta personnalité dans le couple sera différente de celle que tu as toujours connue.
Le mariage nous révèle à nous-mêmes, autant qu’il nous fait découvrir d’autres facettes de notre partenaire. J’ai toujours dit que j’étais une personne facile à vivre. Well… si on avait posé la question à mon mari pendant les deux premières années, il aurait sûrement dit que je suis compliquée. Peut-être qu’il dirait la même chose aujourd’hui. Mais c’est juste parce qu’il ne veut pas avouer qu’il a eu la meilleure femme au monde… pour lui.
Avant le mariage, on se connaît en tant qu’ami(e), soeur, fille, collègue, etc. On croit à tort qu’on sera pareil en tant qu’épouse ou époux. Or, les attentes que nous avons des autres sont différentes de celles que nous avons vis à vis de notre conjoint. Les relations ne sont pas pareilles et du coup, nous aussi nous pensons et agissons différemment dans ce cadre précis.
On doit embrasser et améliorer cette nouvelle facette de nous, tout en apprenant à connaître l’autre.
3. La paix est plus importante qu’avoir raison.
On l’a sûrement entendu mais l’expérimenter… c’est autre chose. Quand j’ai commencé à faire certaines concessions, je me demandais si je ne me trahissais pas. Je faisais certaines choses que je n’aimais pas et ne voulais pas, juste pour faire plaisir à l’autre ou apaiser une situation. Ce qui m’a aidée, c’était de penser à toutes ces fois où lui aussi posait des actes pour me satisfaire. Ou encore de me dire que je le faisais pour plaire à Allah. (Je ne parle pas de souffrir dans le foyer pour que mes enfants soient bénis hein, soyons bien clairs…)
J’ai appris qu’il ne faut pas toujours avoir le dernier mot. Parfois, mon mari dit des choses et j’avale ce que j’ai envie de répondre. Puis, plus tard, je lui dis, “tu sais, quand tu as dit ça, je voulais parler hein, mais j’ai préféré te laisser comme ça.” On en rigole. Je rigole chaque fois que je réalise qu’il y a des discussions qui auraient mené à des disputes inutiles si je n’avais pas laissé couler. Si je voulais forcément avoir raison.
Bien sûr, on débat toujours. Mais on le fait moins pour des futilités. Parfois on finit par s’accorder et d’autres fois non. Puis, l’un d’entre nous dira à l’autre qu’il avait raison. L’avantage de ne plus trop parler aussi, c’est que quand c’est moi qui ai tort, ce n’est pas trop soayé parce que je n’ai pas insisté….

4. La communication n’est pas aussi simple.
On chante tout le temps que la communication est la clé du mariage, sans expliquer ce que ça implique concrètement.
La communication, ce n’est pas que parler. Tout dire. Tout le temps. La communication nécessite de savoir quoi dire, comment le faire et à quel moment.
Parfois tu dis A, ça sonne A dans ta tête, mais ça sort H chez l’autre. Les messages qu’on échange sont lus avec des tons différents. Les questions de l’un sonnent comme des accusations chez l’autre. Il faut apprendre à connaître et s’adapter au mode de communication de son partenaire.
Généralement quand je suis énervée, j’ai tendance à ne rien dire et à me mettre en retrait. Mon visage, lui, est très expressif. Dans le mariage, j’ai appris que ça signifiait que je boudais… Là où les autres maris vont demander “bébé qu’est-ce qu’il y a ?” Moi mon élément va me laisser dans mon coin. Bon il va demander un peu, mais il ne va pas bien insister quoi… Quand je serai calmée et que je vais vouloir lui parler, c’est lui qui ne me calculera plus. On peut faire ça ?
Au fil du temps, j’ai appris à exprimer plus vite ce que j’avais sur le cœur. Lui aussi, il a appris à me blaguer un peu quand il sent que je suis fâchée et qu’il n’a pas raison. La clé ? M’inviter à manger… je ne suis pas compliquée oh !
Et parce que la communication n’est pas si simple, je crois que même après de très longues années, on continuera de recalibrer nos silences et nos mots.
5. Chaque couple a ses réalités.
Il n’y a pas de mariage parfait. Il y a deux personnes qui continuent d’essayer malgré tout.
Ce n’est pas parce que des gens n’affichent pas leur couple sur les réseaux sociaux qu’ils sont plus heureux. On peut vivre dans la discrétion et divorcer dans le silence. Comme on peut s’étaler sur la place publique et avoir effectivement une vie paisible ou cacher des choses graves.
Seuls ceux qui sont dans la relation savent vraiment ce qui s’y passe. Ça ne sert à rien d’envier les autres, de se comparer. Les histoires ne sont pas les mêmes. Les réalités, les contextes, les environnements, non plus.
Parfois j’entends des histoires dehors et je me dis “tchiii, mon mari est mieux oh !” D’autres fois, je me dis “ahi, mais ça c’est un petit problème !”Pourtant, c’est juste que nous n’avons pas les mêmes seuils de tolérance. Nos expériences influencent notre perception des situations. Donc focalisons-nous sur nous, plutôt que sur ce qui se passe chez les autres.
6. Il faut parfois parler de ses problèmes de couple.
On dit qu’il ne faut pas raconter ce qui se passe dans son foyer. C’est vrai qu’il faut faire attention à qui on se confie, mais je crois personnellement qu’il faut en parler.
Certaines personnes, de par leur expérience et leur sagesse, vous donneront des outils pour surmonter les défis. D’autres vous aideront à vous remettre en question ou tout simplement à vous libérer.
C’est bien de prier, d’écrire, mais parfois, il faut parler. Ça peut soulager et ça peut aider à dédramatiser certaines situations.
Il faut identifier les bonnes personnes, préserver ce qui doit être préservé pour ne pas exposer l’autre, mais quand c’est vraiment chaud, il ne faut pas tout garder, au risque d’exploser. Et s’il n’y a personne dans votre entourage, allez voir un psychologue. Oui oui, ça aide.

Bref, je ne sais pas pour vous mais en voyant les séparations autour de moi, je me disais “mais et si je parle de mon couple et on finit par divorcer ?” Qu’Allah nous en préserve…
Qu’est-ce qui nous retient de partager notre expérience ? La pudeur ? Le regard des autres ? Le jugement et la honte en cas d’échec ? Un peu de tout ça… en plus, mon gars n’aime pas que je l’affiche. Mais comme je prends toujours plaisir à apprendre des histoires des autres, j’espère que la mienne sera aussi utile. Pour la suite, on remet tout entre les mains de notre Créateur.
Je suis heureuse de faire ce bout de chemin avec mon époux. Il ne me dit pas assez à quel point j’ai amélioré sa vie, mais lui aussi ne se débrouille pas mal dans son rôle. Et surtout, Al Hamdoulilah, c’est un super papa depuis un an. Je suis reconnaissante.
Qu’Allah préserve nos unions, fasse de nous des partenaires exemplaires et nous accorde de nous retrouver dans Jannah.
Qu’Allah accorde le mariage à ceux et celles qui le désirent, et de bons conjoints qui les aideront à être la meilleure version d’eux-mêmes.
Amine.
Joyeuses noces de cire à nous. ❤️

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