C’est la curiosité qui a guidé mes pas le Vendredi 28 Octobre à la Maison des Architectes à Cocody. Dans une salle pleine d’hommes et de femmes pour la plupart en tenue de business, Bénédicte Janine Kacou Diagou est entrée vêtue d’un ensemble noir décontracté et d’une paire de baskets blanches. Sa simplicité et sa fougue n’avaient rien à voir avec l’image que je me faisais d’elle. Ok…en vrai je n’avais aucune image d’elle. Je savais uniquement qu’elle est DG du groupe NSIA et fille du fondateur Jean Kacou Diagou. Le reste, je l’ai découvert à la première édition des BJKDs.
Les BJKDs sont les rendez vous de Bénédicte Janine Kacou Diagou pour rencontrer ses amis et abonnés des réseaux sociaux. La première édition était focalisée sur son parcours personnel et ses passions. Pour les procaines à venir, nous devons nous attendre à la voir partager la scène avec d’autres leaders Africains. Mère de deux garçons, business angel, passionnée d’art, de musique, de lecture, et de bien d’autres choses, Janine se considère comme une personne têtue. Il lui a fallu trois mois de réflexion et d’âpres discussions avec son père pour accepter de poursuivre des études de Management en France alors qu’elle voulait à la base faire de la médecine.
Janine est née en 1973 à Cocody. Elle a fait ses premiers pas auprès de sa grand mère maternelle à Blockhaus entre manioc, attiéké et poissons fumés. Elle grandit à Abidjan jusqu’à ce que des troubles politiques l’amènent à faire le lycée à Dakar. Pour la première fois, Janine découvre une nouvelle culture et de nouvelles habitudes. Loin de sa vie « dorée » d’Abidjan, elle cherche à s’intégrer dans son nouvel environnement. Ses premières actions de leader commencent quand elle décide d’être chef de classe à la stupéfaction de tous les élèves de l’école. D’Abidjan à Dakar et plus tard en France, Janine a la chance de faire de brillantes études. Après plusieurs expériences dans diverses entreprises, elle commence à travailler à NSIA en 1999, 4 ans après sa création. Depuis Mars 2015, Janine est DG du groupe NSIA.

Aussi intéressante qu’était l’histoire de BJKD je me demandais si elle n’avait jamais eu de doute sur la légitimité de sa position ou de son succès. Dans une Côte d’Ivoire où le népotisme fait rage dans l’administration publique, qu’est ce qui peut bien se passer dans une entreprise privée et surtout familiale. Janine dit n’avoir jamais pensé qu’elle doit son poste à sa filiation avec son père. « Au contraire, j’ai parfois douté d’être la fille du monsieur » dit-elle sur un ton plein d’humour. Loin de la caresser dans le sens du poil, Jean Kacou Diagou semblait beaucoup plus difficile avec sa fille que les autres employés. Janine a dû faire de nombreuses concessions en gravissant les échelons de la compagnie. D’ailleurs elle a à trois reprises déposé sa lettre de démission sans succès.
Après ce rendez vous avec BJKD, je retiendrai l’importance de la pérennité des entreprises familiales. Pour Janine, il faut que les parents intéressent leurs enfants à leurs activités pour s’assurer qu’ils prendront la relève. Elle même initie déjà son fils au monde des services financiers pour qu’il puisse plus tard travailler à NSIA. Avant ce jour, je me demandais si je finirais un jour par rejoindre la société de mon père. Je pense aujourd’hui que comme mes frères et soeurs, je dois contribuer à maintenir cette entreprise à laquelle il a consacré des années de sa vie et qui nous a nous même nourrit. Mais il ne s’agit pas d’hériter d’un bien qui nous reviendrait de droit. Nous devons étudier, apprendre et travailler d’arrache pied pour mériter chaque laurier.
Cette première édition des BJKDs était magnifique mais j’ai l’impression qu’il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur le personnage de Bénédicte Janine Kacou Diagou. J’espère que les prochaines éditions seront pleines de surprises.
Credit photo: Page facebook de Bénédicte Janine Kacou Diagou
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