Il m’a dit » Tu as des rêves tellement grands que j’ai peur que tu ne sois déçue par la réalité. » J’ai répondu que je savais, qu’il y a plusieurs exemples qui montrent que ce n’est pas facile. Rien n’est facile. J’ai dit que j’aurais peut-être parfois envie d’abandonner, mais je tiens à ce rêve.Au fond j’étais dévastée. J’avais envie de pleurer, de hurler. J’aurais voulu qu’il me dise « Ça sera dur but I got your back (mais j’assure tes arrières) ». J’aurais voulu qu’il reste cette épaule vers laquelle j’irais pleurer quand ça n’ira pas. Il me parlait déjà de déception, d’échec. C’était la première fois, de mémoire qu’il mettait en doute mes capacités à accomplir quelque chose. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui il ne s’agit pas juste de moi mais d’un système ? Peut-être qu’il voulait juste m’aider à garder les pieds sur terre. Peut-être qu’il voulait juste m’éviter de me cogner la tête. Apres tout n’est-ce pas son rôle d’éviter des accidents à sa petite fille ? Mais j’ai quand même eu mal. J’ai eu envie de pleurer.
Au lieu de ça, j’ai pris mon stylo et un pot de glace. Le stylo libère mon esprit. La glace ma foi, est un puissant analgésique. En écrivant ces mots je me rends compte que la situation que je traverse est la raison d’être même de ce grand rêve. Des écoles, une société où l’on ne nous dit pas que nos rêves sont « trop » grands. Un système éducatif qui forge des combattants, des aventuriers. Une société où les parents diront à leur enfants « Va, essaie, I got your back »
J’y tiens à ce rêve. C’est même l’une des plus belles choses qui me soient arrivées. Les doutes, la peur, ne sont-ils pas les signes que mon rêve est extraordinaire ? Alors je vais poser mon stylo, ravaler mes larmes, engloutir ma glace et sourire. Pas seulement parce que ma glace est délicieuse mais parce que mon rêve est tellement grand qu’il fait peur.
If people don’t tell you it’s impossible, like they did for #solarimpulse, then you’re not being ambitious enough! pic.twitter.com/UOXCoA7E90— Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard) June 23, 2016
« Si les gens ne vous disent pas que c’est impossible, comme ils l’ont fait pour #Solarimpulse, alors vous n’êtes pas assez ambitieux! » Bertand Piccard
Quelques jours plus tard, il m’a assurée qu’il serait là et qu’il m’aiderait à avoir cette école de demain dont je rêve pour la Côte d’Ivoire…
Your dreams are too big !

He told me « Your dreams are so big that I am afraid that you’ll be disappointed by the reality.” I replied that I knew, that there are many examples that show that it’s not easy. Nothing is easy. I said that I might sometimes be like giving up but I really care about that dream.
In reality, I was devastated. I wanted to cry, to scream. I wanted him to tell me « It will be tough but I got your back. » I wanted him to remain the shoulder I would cry on when nothing goes my way. He was already talking about disappointment, failure. It was the first time in memory that he doubted my ability to accomplish something. Why? Because today it isn’t just about me but a system? Maybe he just wanted to help me keep my feet on the ground. Maybe he just wanted to avoid me banging my head. After all is it not his role to prevent his little girl from some accidents? But I still got hurt. I felt like crying.
Instead, I took my pen and an ice cream pot. The pen frees my mind. The ice cream is a powerful analgesic. As I write this, I realize that the situation I’m going through is the reason I have this big dream. Schools, a society where no one tells us that our dreams are « too » big. An education system that forges fighters, adventurers. A society where parents will tell their children, « Go, try, I got your back »
I love this dream. It is even one of the best things that happened to me. Doubts, fear, are they not the signs that my dream is extraordinary? So I’ll put down my pen, swallow my tears, eat up my ice cream and smile. Not only because my ice cream is delicious but because my dream is so big that it’s scary.
If people don’t tell you it’s impossible, like they did for #solarimpulse, then you’re not being ambitious enough! pic.twitter.com/UOXCoA7E90— Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard) June 23, 2016
Some days later, he told me that he would be there and help me to get that school of tomorrow I dream about for Cote d’Ivoire.
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