Le meilleur Livresque auquel j’ai assisté! C’est drôle parce que c’est exactement ce que je voulais écrire pour l’édition précédente. C’est à croire que le rendez-vous littéraire se bonifie au fil du temps.
Une cinquantaine de personnes assises en cercle. Des paires d’yeux rivés sur la scène. Trois hommes et leurs micros. C’est le 11 Juin 2017 et nous sommes à l’Insaac (Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle). J’attendais beaucoup de cet évènement. Tous ceux qui comme moi ont lu « John Ziguéhi » devaient en attendre autant. J’ai terminé le premier roman d’Alain Tailly la veille de Livresque. J’avais hâte de voir l’homme qui se trouve derrière une aussi belle plume. L’homme de tous les talents comme on l’appelle, nous a démontré son savoir faire.
Sur la scène, accompagné de deux hommes, faisant office tantôt de chanteurs-musiciens, tantôt de répondeurs, Alain Tailly nous lisait son oeuvre. Non, plutôt nous jouait « John Ziguéhi ». Des sons s’échappaient des speakers pour nous baigner dans l’ambiance des chapitres lus. Une ambiance un peu trop réaliste parfois…

Pendant une heure, Alain Tailly a joué avec son public, nous invitant parfois à chanter ou à jouer le rôle de gamins en liesse décrits dans le livre. Après le spectacle nous avons eu droit à la séance de questions-réponses avec l’auteur. Alain Tailly a continué à partager sa passion à coups de « gestes techniques » comme dirait Gauz et en nous racontant quelques anecdotes sur le processus d’écriture de « John Ziguéhi ».
J’ai appris que Ziguéhi vient du mot bété qui signifie Caméléon. Le Ziguéhi à l’instar de l’animal, s’adapte à tous les environnements, à toutes les situations. On pense souvent à la rue et aux Loubards lorsqu’on entend parler de « ziguéhisme ». Mais en fait selon Alain Tailly, le ziguéhisme est surtout un état d’esprit. Certains Ziguéhis ne sont certes pas des enfants de choeurs mais ils ne sont pas à confondre avec les jeunes à la propreté douteuse qui aggressent aux coins de rue avec des armes blanches. Les Ziguéhis qu’ils soient Loubards ou issus de familles aisées, hommes ou femmes, sont surtout des personnes audacieuses et qui prennent soin d’elles.

Le visage apparemment angélique qui mord dans des barbelés montre à quel point les difficultés de la vie peuvent amener les hommes aux extrêmes. En lisant la fin, on suppose que « John Ziguéhi » aura peut être une suite. L’auteur n’en est pas encore sûr mais j’estime qu’on peut se contenter de l’unique tome. Un second tome ne serait certes pas pour me déplaire mais j’ai surtout hâte de lire Alain Tailly sur d’autres sujets.
Pour les non initiés, Livresque est une rencontre littéraire qui a lieu tous les deux mois. Les participants rapportent tous un livre qu’ils décriront ensuite sans mentionner le titre et l’auteur. Ensuite par ordre d’arrivée, chacun choisit le livre qui l’intéresse et part à la maison avec un nouveau trésor.
Livresque se termine toujours par un cocktail debout organisé par les soins de l’initiatrice Yehni Djidji. Pour cette 21e édition, elle a même pensé à faire des takeaways pour les jeûneurs du Ramadan. Je le répète, il s’agissait de mon meilleur Livresque. C’est dommage que vous l’ayez raté…
Bonus: j’ai découvert que Nouchi signifie moustache en dioula. Le sobriquet a été donné au méchant protagoniste d’un film, qui portait une moustache. Par extension, c’est devenu le qualificatif des jeunes qui aggressent aux coins de rue avec des armes blanches.
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