Je n’aurais pas lu « Le meilleur des mondes » si on ne l’avait pas choisi pour la prochaine rencontre du club de lecture. Il est très différent des livres que je lis habituellement. Je suis quand même contente d’être arrivée à bout de cette dystopie car c’était une lecture intéressante. 

Le premier chapitre est le plus difficile parce qu’on pénètre dans un monde étrange. Il est axé autour de la description du Centre d’Incubation et de Conditionnement (C.I.C) de Londres-Central en l’an 632 de Notre Ford (N.F), dans un futur imaginé par l’auteur. Le directeur du centre offre une visite guidée à de nouveaux étudiants et aux lecteurs que nous sommes par la même occasion. Il s’agit d’une usine d’êtres humains où les enfants sont conçus dans des tubes à essais. 

Dans la nouvelle société que nous découvrons au fil des pages, seuls les « sauvages » continuent de procréer de manière naturelle. Ils sont d’ailleurs isolés dans des réserves, loin des personnes « civilisées » et de la modernité. La vie est régie selon de nouvelles valeurs. Chacun appartient à tout le monde et la monogamie est une aberration. Toutes les choses considérées vieilles sont jetées, remplacées ou interdites, y compris les livres d’anciens auteurs comme Shakespeare. Même les concepts de religion et de Dieu n’existent plus. 

Tout le monde semble être heureux dans le meilleur des mondes. Les maladies et la vieillesse sont des choses du passé grâce à la science et la mort est considérée comme une étape banale. Lorsqu’un événement perturbe le bonheur d’une personne, il suffit de prendre un peu de soma, une drogue légale, puissante, obligatoire et qui serait sans effet secondaire, pour oublier et profiter de la vie. 

La population est divisée en plusieurs classes, les Alphas, Betas, Gammas, Deltas et Epsilons. Les Alphas et Betas sont les êtres supérieurs tandis que les Epsilons sont au bas de l’échelle. Mais il n’y a pas à s’inquiéter pour les castes inférieures. Dès leur conception, puis pendant leur enfance, tous les êtres humains sont conditionnés pour intégrer les règles de la société et s’accommoder de leur situation.

Par exemple, les bébés Deltas subissent des chocs électriques chaque fois qu’ils sont mis au contact de livres pour qu’ils finissent par les haïr et ne s’en approchent pas même en grandissant. Cela, afin d’éviter qu’ils ne lisent un jour quelque chose qui puisse les « déconditionner ». Ils font partie de la classe ouvrière et ne doivent en aucun cas avoir une occasion d’aspirer à quelque chose de différent. 


Par exemple, les bébés Deltas subissent des chocs électriques chaque fois qu’ils sont mis au contact de livres pour qu’ils finissent par les haïr et ne s’en approchent pas même en grandissant. Cela, afin d’éviter qu’ils ne lisent un jour quelque chose qui puisse les « déconditionner ». Ils font partie de la classe ouvrière et ne doivent en aucun cas avoir une occasion d’aspirer à quelque chose de différent. 

Aldous Huxley

Malgré le conditionnement, certains individus ont du mal à se conformer entièrement. Bernard Max du bureau de psychologie du C.I.C et son meilleur ami Helmholtz Watson n’épousent pas toutes les idées de leur époque, mais pour des raisons différentes. Bernard est un Alpha Plus, petit de taille et gros, des traits physiques qui correspondent plutôt aux classes inférieures. La rumeur dit que cela est dû à une erreur réalisée lors de sa conception au laboratoire. Isolé par les autres du fait de son physique, Bernard critique le fonctionnement de la société jusqu’à ce qu’il finisse un jour par en bénéficier à son tour. 

Helmholtz quant à lui est à la fois intelligent et bel homme. Il a donc plus de succès aussi bien auprès des femmes que dans la communauté de manière générale. Mais il ressent depuis peu une impression de vide et le désir de réaliser quelque chose de plus important sans savoir quoi exactement. 

Nous suivons les aventures de Bernard avec ses critiques, ses défis, son amitié avec Helmholtz, sa pseudo-relation avec Lenina Crowne, l’une des filles les plus en vue du Centre et sa rencontre avec John le sauvage qui va tout basculer…

Ce livre a été censuré et interdit dans plusieurs pays à cause des controverses qu’il suscite sur la vie de famille, la religion et la sexualité. Personnellement, j’ai surtout été marquée par le concept du conditionnement. Aldous Huxley nous rappelle à travers cette science-fiction que ce que l’on considère comme moral ou pas n’est que le fruit de l’éducation qu’on a reçue et de l’environnement dans lequel on a évolué. La monogamie, la religion, et même l’accouchement sont perçus de différentes manières selon le peuple auquel on appartient, les civilisés d’un côté et les sauvages de l’autre. 

On peut clairement le voir également dans la vraie vie. C’est la raison pour laquelle deux personnes peuvent avoir du mal à s’accorder sur certaines choses tout simplement parce qu’elles ont des valeurs différentes. On est chrétien, musulman, bouddhiste, etc. de naissance parce qu’on hérite ces croyances de nos familles. Il faut ensuite un cheminement personnel pour confirmer sa foi ou prendre une voie différente. 

On ne peut pas lire « Le meilleur des mondes » sans se dire que certaines habitudes et attitudes décrites sont absurdes ou condamnables. Mais le sont-elles vraiment ?  On en discutera plus en détail avec les membres du club de lecture ce 24 septembre in shaa Allah. Le livre a suscité pas mal de discussion dans notre groupe Whatsapp parce qu’on avait tous du mal à le lire au début. Une fois le premier chapitre passé, les plus téméraires ont admis qu’il n’était pas si mal finalement. 

Certains membres du club ont trouvé que le roman fait penser à la série Black Mirror. Après avoir regardé la première saison, je confirme qu’on peut également en ressortir avec un sentiment de malaise et de crainte similaire, pour l’avenir. Si vous êtes fan de dystopie, ce livre vous parlera sûrement, sinon, vous pouvez quand même essayer de sortir de votre zone de confort. 


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2 réponses à « Tout va bien dans le meilleur des mondes… ou pas. »

  1. Avatar de Be Better Now BBN
    Be Better Now BBN

    Bonjour, merci pour ce bel partage

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  2. Avatar de J’ai lu 37 livres en 2023. – Les Chroniques de Tchonté

    […] la catégorie fictions, je suis sortie de ma zone de confort avec « Le meilleur des mondes« , un livre dystopique et déroutant, où la maladie et la vieillesse n’existent […]

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