Je pensais que je n’avais pas beaucoup lu cette année, mais je viens de réaliser que « Magic System, le mystère 1er gaou » est mon 20e livre pour adulte lu cette année. Pas mal finalement…

Plutôt que de rédiger un compte-rendu classique, je vais partager 20 choses à apprendre ou à redécouvrir en lisant cette biographie écrite par le journaliste people Guillaume Vergès. D’autant plus que l’ouvrage est sorti quelques temps après la célébration des 20 ans de carrière de Magic System.

1. Les 4 membres du groupe Magic System sont tous issus de familles modestes. C’est un secret de polichinelle pour ne pas dire d’Africain. Le père d’Asalfo est arrivé de la Haute Volta (Burkina Faso) dans les années 50 et s’est installé à Anoumabo. C’est là qu’est né et a grandi Asalfo.

2. Asalfo a un frère jumeau avec qui il n’y a pas vraiment de ressemblance physique. Probablement de faux jumeaux donc. Son nom n’est pas mentionné dans le livre, mais ils étaient tous deux passionnés de foot. Asalfo supportait l’Asec et organisait des tournois de football, tandis que son frère était fan d’Africa et était plutôt du côté des joueurs.

3. Asalfo et Manadja (Fanny Adama) se sont rencontrés alors qu’ils étaient enfants et ne se sont plus quittés. Manadja l’a toujours considéré comme le grand frère que ses parents ne lui ont pas donné.

4. Asalfo et Manadja étaient tous deux chrétiens au point où ils évangélisaient même dans les rues quand ils étaient plus jeunes. Manadja est ensuite devenu musulman.

5. Goudé (Sodoua Narcisse) a rencontré le groupe Magic System en 1994 alors qu’il était déjà dans un autre groupe wôyô, Super Choc. Lui aussi était de Marcory mais plutôt de la Sicogi.

6. Tino (Boué Bi Etienne) est le seul membre qui n’était pas vraiment de Marcory. Il a vécu à Abobo, Dimbokro et Dabou. C’est en rendant visite à un cousin à Anoumabo qu’il a fait la connaissance des autres.

7. Asalfo a arrêté ses études en terminale après un accident de travail de son père, qui l’a conduit à une retraite anticipée. Manadja l’admirait tellement qu’il a lui aussi décidé d’arrêter, même si le grand frère s’est fâché contre lui pour ça.

8. Le groupe Magic System a initialement été fondé par Chuck Berry (Siaka Fofana), un cousin de Manadja, tandis qu’Asalfo avait aussi monté son groupe d’animation qui s’appelait le Fabio Choc. Les deux groupes étant d’Anoumabo, ils ont décidé de fusionner en gardant le nom de Magic System. Le groupe était donc constitué de plusieurs autres membres. C’est lorsqu’il a fallu entrer en studio que les 4 membres que l’on connaît aujourd’hui ont été sélectionnés selon des critères déterminés.

9. Le premier album du groupe s’intitulait « Papitou. » Il est sorti en 1997 et n’a pas eu le succès escompté.

10. La chanson « Premier gaou » a été réalisée en 1999 pour une prestation à Variétoscope. Le son a été enregistré à 2h du matin et arrangé par David Tayorault. Asalfo a tiré son inspiration d’un goumin.

11. La première écoute publique de « Premier Gaou » s’est faite lors de l’inauguration du maquis d’Angelo Kabila à Yopougon. Le public l’a tout de suite adoptée et la chanson a été jouée à plusieurs reprises cette nuit-là.

12. Angelo Kabila a produit l’album « Premier gaou » avec l’aide d’Abdoul Kanté. Il a également assumé le rôle de manager du groupe pendant plusieurs années après Charly Parker, mais ils se sont malheureusement quittés en queue de poisson en 2007.

13. Après le succès en Côte d’Ivoire, Claudy Siar permettra la propagation de « Premier gaou » en Afrique en jouant régulièrement la chanson, au cours de son émission Couleurs Tropicales sur RFI.

14. C’est grâce à David Monsoh que « Premier gaou » a été remixé par Bob Sinclar et est arrivée sur les radios les plus suivies de France, comme Skyrock et NRJ.

15. Magic System a souvent été accusé de mysticisme et même d’appartenir à la franc-maçonnerie en raison de leur succès et de leur proximité avec des présidents français. Des accusations qu’ils ont réfutées.

16. Le groupe a côtoyé et côtoie toujours de nombreux présidents. Il était souvent invité à chanter pour des événements privés du président Gbagbo. Il a été reçu à dîner par le couple présidentiel ivoirien (Ouattara) en 2008 alors que le président était alors dans l’opposition. Cela leur a valu des critiques de la part des proches du parti au pouvoir de l’époque.

17. Magic System a lancé le FEMUA en 2008 pour permettre aux enfants d’Anoumabo de voir des stars internationales pour lesquelles ils n’auraient pas pu s’acheter des tickets de concert. Le festival est également utilisé pour développer plusieurs initiatives sociales, comme la construction d’écoles et la rénovation d’hôpitaux.

18. Le groupe, mais surtout le leader, a souvent été victime de bad buzz. L’un des plus éprouvants a été la mort sur scène de Papa Wemba lors du FEMUA de 2016. Ça a été un coup dur qui a amené Asalfo à se retirer au Maroc pendant quelques temps, loin du lynchage des réseaux sociaux.

19. En plus du succès incroyable qu’ils ont eu, Magic System est l’un des rares groupes à être resté soudé aussi longtemps. Mais même eux, ont parfois eu des tensions qui ont menacé de les diviser.

20. On peut dire ce qu’on veut, mais Asalfo est un fin stratège qui est décrit par les membres de son équipe comme quelqu’un de très rigoureux. Et même si le public a souvent vanné sa forte présence par rapport aux autres, il semble que son leadership a permis de mener le groupe à son niveau actuel, même si au final ils sont surtout tous les quatre complémentaires.

J’ai remarqué quelques soucis d’édition avec la taille du texte qui changeait par moment. J’espère que ça a été corrigé pour les prochains exemplaires.

Je trouvais que certaines informations étaient trop répétées alors que j’aurais aimé avoir plus de détails dans cette biographie. Sur la naissance et l’organisation du FEMUA, les défis rencontrés au sommet et comment le groupe les relève au quotidien. Des détails sur les enfants et jeunes que tous les membres du groupe ont été. Ce que pense leur famille de leur succès. Les reproches de leurs détracteurs, etc. Mais bon, pour le peu de biographies que j’ai lues de personnalités africaines, je comprends qu’il y a toujours une certaine retenue dans ce qui est partagé. Et ça peut se comprendre dans notre contexte finalement.

Ça reste quand même intéressant d’avoir ce livre en héritage pour les générations futures en plus des nombreuses interviews et des reportages audiovisuels réalisés sur le groupe. C’était une lecture facile et agréable qui permet d’avoir un aperçu de l’histoire des quatre gaous d’Anoumabo. Leur parcours relève définitivement de la magie.


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2 réponses à « Il était une fois… Magic System »

  1. Avatar de Be Better Now BBN
    Be Better Now BBN

    Encore une fois, merci pour ce partage. J’ai aussi appris grâce à vous. 🙏🙏🙏

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  2. Avatar de J’ai lu 37 livres en 2023. – Les Chroniques de Tchonté

    […] de plaisir à découvrir les parcours de personnalités ivoiriennes à travers « Magic System, le mystère premier gaou » et « Abidjan.net, une histoire d’avenir« . D’un […]

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