Je préfère préciser dès le départ qu’il ne s’agissait pas juste d’un manque de préparation. Ces journées carrières étaient prévues depuis plusieurs mois déjà. Mais il a fallu jongler entre les conflits d’agenda avec d’autres évènements, l’organisation de la CAN, l’indisponibilité de certaines parties prenantes, des problèmes de santé et bien d’autres imprévus. Après avoir reporté cette activité à plusieurs reprises, il n’était plus question de la repousser malgré tous les défis auxquels nous avons fait face lorsque les dates du 22 au 23 mars ont été retenues.

Depuis 2021, je coordonne les programmes d’engagement des adolescents et jeunes, au sein de la section Adolescents et Jeunes d’UNICEF Côte d’Ivoire. Mes responsabilités au sein du bureau sont totalement alignées avec ma mission de vie d’aider les jeunes à être des acteurs de changement social dans leurs communautés (c’est l’une des formulations de ma mission). Mieux, mon projet de fin de Master en 2016 était le développement d’une entreprise sociale qui aiderait les jeunes à améliorer leur employabilité pour décrocher un emploi dans une entreprise ou créer leur propre business. Devinez quoi ? Depuis 2022, je pilote justement l’initiative YOMA qui accompagne les adolescents et jeunes de l’apprentissage à l’emploi, en leur fournissant des opportunités de formation, d’engagement social, de stages et d’entrepreneuriat.

Dit comme ça, on pourrait croire que tout est facile et que je fais ce qui me passionne. Oui, mais pas seulement. Pour réaliser ce qui me passionne, je dois aussi accomplir des tâches qui sont moins funs et développer des compétences que je n’avais pas. Heureusement, je peux compter sur une équipe exceptionnelle et engagée dont les membres sont complémentaires. J’ai pu m’en rendre compte lors de l’organisation de ces journées carrières sur les emplois verts et bleus, organisés par le Ministère de la Jeunesse, UNICEF et l’ONG Green Ivory. Alors je vous raconte comment cela a été possible en moins d’un mois.

1- Un esprit d’équipe incroyable

Cet évènement est probablement l’un des plus grands organisés par notre section. Du moins, en termes de nombre de personnes rassemblées et touchées en si peu de jours.  Alors qu’il devait surtout être dirigé par moi-même et les membres de mon équipe « Engagement des Jeunes », tout le monde a mis la main à la pâte. Tout le monde dans ma section, mais aussi les collègues des ressources humaines, de l’équipe de partenariat et ceux des autres programmes qui nous ont fourni des idées et un appui dans l’organisation. Les staffs au niveau de la logistique n’ont pas hésité à nous aider au-delà des heures de travail pour qu’on finalise la contractualisation de certains services. Alors qu’on avait le choix entre exploser notre budget et ne pas fournir de repas aux participants, l’une de nos collègues nous a trouvé une alternative pour leur offrir une collation à coût réduit. La section communication, malgré les courts délais, a créé plusieurs contenus engageants pour promouvoir l’évènement. Lorsque certaines situations étaient bloquées, notre cheffe prenait les devants pour appeler des personnes ressources et trouver des solutions.

    2- La mentalité « Tout est possible »

    Lire « Tout est possible » de Marie Forleo en début d’année m’a permis de réfléchir « solutions » chaque fois qu’on était face à un mur. Moi qui n’aime pas particulièrement passer des coups de fil, j’en ai eu des dizaines en quelques semaines, tantôt pour trouver la salle de l’évènement, pour informer des partenaires, pour louer des véhicules, pour inviter et briefer des panélistes ou encore pour discuter de l’organisation avec mes collègues. Et tout ça, sans même m’en rendre compte. Alors que j’aurais pu me dire que tout était fichu, à chaque nouveau défi, je me demandais quelle était l’alternative. Toute mon équipe pensait pareil. Lorsque la connexion internet a été soudainement interrompue le jeudi 14 mars et est revenue faiblement le vendredi, ma collègue a dû sortir du bureau pour régler certains soucis en personne, ce qui était inhabituel. Nous n’avions pas de lieu confirmé pour un évènement qui devait accueillir au moins 1000 participants, mais nous avons commencé à le promouvoir en ayant foi en notre capacité à l’organiser dans les délais. Quant à moi, je croyais aussi fermement que Dieu allait nous aider à y arriver.

    3- Une communauté de jeunes engagés

    Mobiliser plus de 2000 participants en moins de deux semaines n’était pas une mince affaire. Heureusement, UNICEF dispose de fortes communautés de jeunes bénévoles, passionnés par l’engagement et désireux de contribuer au bien-être de leurs pairs. Les jeunes ambassadeurs de YOMA, qui font la promotion de l’initiative sur les réseaux sociaux et dans leurs communautés, ainsi que les U-Reporters dans leur ensemble, ont grandement contribué au succès des journées carrières. Pendant que certains invitaient leurs amis en ligne à s’inscrire, d’autres allaient directement dans les universités pour déposer les courriers et mobiliser les étudiants. Pendant l’activité, ils étaient à pied d’œuvre sur plusieurs fronts : l’enregistrement des participants, la gestion des bénévoles, les formations sur l’engagement communautaire et la présentation de YOMA, etc.

    4- Un riche réseau de contacts

    Lorsqu’on parle de réseau, il ne s’agit pas seulement de qui nous connaissons directement. Cela concerne aussi ceux que nos contacts connaissent. Dans le cadre de cette initiative, nous avons collaboré étroitement avec le Ministère de la Jeunesse, en particulier l’Agence Emploi Jeunes et la Direction de la Protection de la Jeunesse. Nous avons réuni plus d’une soixantaine d’entreprises et d’associations engagées dans le développement durable, qui ont animé des stands, participé à des panels et proposé des opportunités de stages pour les jeunes. Ces entreprises provenaient principalement de la base de données de l’Agence Emploi Jeunes mais pas que. Certaines ont été contactées grâce au carnet d’adresses des collègues de la section partenariats ou encore de l’ONG Green Ivory qui contribuait à l’évènement. Et pour toutes les solutions que nous avons trouvées, c’était grâce à quelqu’un qui connaissait quelqu’un. J’ai réalisé encore à quel point le réseau est important.

    5- La conscience que tout ne sera pas parfait

    Ce n’est pas un dédouanement pour les choses qui n’ont pas fonctionné. Il y en a eu beaucoup. Toutefois, il fallait accepter qu’on ne puisse pas tout faire à la perfection pour au moins faire quelque chose de bien. Et pour moi, pour nous, cet évènement imparfait a été une réussite. Si j’écris cet article, c’est aussi et surtout parce que c’est probablement l’une des réalisations dont je suis le plus fière depuis que je travaille à UNICEF. En terminale, lorsqu’on nous a parlé de journées carrières, nous avons eu droit à des présentations de filières de plusieurs universités plutôt que de rencontres avec des professionnels. C’était totalement différent de ce que nous avons organisé. C’est encore trop tôt pour parler de l’impact de cet évènement mais je sais que les personnes qui y ont assisté en sont ressorties enrichies. Nous avons offert à ces jeunes, ce que nous aurions aimé avoir lorsque nous étions à leur place. Alors même si ce n’était pas parfait, comme dirait mon amie Befoune, on n’améliore pas l’inexistant. In shaa Allah, on fera beaucoup mieux pour les prochaines éditions.

    Ces dernières semaines ont été parmi les plus éprouvantes mais aussi les plus gratifiantes pour moi. Mon travail à UNICEF me permet de réaliser ma mission de vie, de renforcer mes compétences en gestion de projet, planification, budgétisation, partenariat, management, et bien d’autres domaines, mais aussi d’avoir la chance de travailler auprès de personnes de qualité. Et pour ça, je suis vraiment reconnaissante.  

    Oh, j’ai oublié de vous dire que j’ai écrit la première ébauche des termes de référence du projet en utilisant ChatGpt. Si vous vous demandez encore comment il peut vous aider dans votre travail, sachez qu’il a contribué à organiser les premières journées carrières focalisées sur les emplois verts et bleus qui ont réuni plus de 2000 participants à Abidjan.

    Crédit photo : Ange Martial Achy


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    9 réponses à « Nous avons organisé deux incroyables journées carrières en un temps record. »

    1. Avatar de Yasmine

      Nous avons écrit un beau chapitre du livre de la Section Adolescent(e)s et Jeunes.
      Chapeau boss!

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      1. Avatar de Tchonté Silué

        Ça n’aurait pas pu être un succès sans ta touche. Merci Yashou !

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    2. Avatar de Stéphanie S.M.
      Stéphanie S.M.

      Très bel article. Merci pour le partage et bravo à vous et à votre équipe pour l’organisation de ce grand événement !

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      1. Avatar de Tchonté Silué

        Merci Stéphanie, c’est gentil !

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    3. Avatar de Be Better Now BBN
      Be Better Now BBN

      Bonjour Tchonté, J’espère que vous allez bien. C’est un toujours un plaisir de vous lire. Cordialement, Koloma Djakalidja

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    4. Avatar de Jaurès Gouesse
      Jaurès Gouesse

      Merci Tchonté,

      pour le magnifique partage de cette aventure, grandiose et impactante.

      Le meilleur pour YOMA.

      Best

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    5. Avatar de Aboudoulaye BOMBOMA
      Aboudoulaye BOMBOMA

      Félicitations à l’équipe pour le travail que Dieu vous bénisse abondamment

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