Complicité, rencontres, famille, amitiés, réseaux sociaux… j’ai rencontré Lalla sur Twitter en 2015. Trois ans plus tard, nous nous sommes vues pour la première fois à Abidjan, avant d’embarquer ensemble pour un voyage au Sénégal. “Tu rigoles” m’a dit Cécile ou Fatim, ou les deux, lorsque je le leur ai dit. Elles n’arrivaient pas à croire que des personnes qui ne s’étaient jamais vues en vrai décident de préparer un voyage ensemble à distance et ne se rencontrent que le jour J. Et pourtant, aujourd’hui, j’ai rencontré la majorité de mes amis proches via les réseaux sociaux. C’est aussi par ce biais que j’ai rencontré Ibuka qui m’a mise en relation avec Hajar, lorsque je lui ai dit que j’étais à Saint Louis.
Selon la manière dont on les utilise, les réseaux sociaux nous permettent de faire des rencontres magnifiques. Hier nous avons passé l’après-midi en compagnie des trois sœurs Hajar, Fatim, et Cécile. Leur maison baigne dans l’art mais c’est surtout la complicité des trois sœurs qui m’a marquée. Toujours un mot pour rire, une touche d’humour. Si je devais utiliser un seul mot pour parler de Cécile, ça serait espiègle. La benjamine de la famille est sans aucun doute la plus drôle, et peut-être même la plus entreprenante. Mais en vrai, elle est surtout bénie d’avoir eu des parents et des grandes sœurs inspirantes. Comme sa sœur Fatim, elle joue au piano et comme Hajar, elle aimerait faire du droit. Elle chante également et joue du saxophone. Les filles ont hérité de la fibre artistique de leurs parents. Hajar est slameuse et nous a volontiers déclamé deux de ses textes. Fatim semble plus réservée que les deux autres mais ne se laisse pas pour autant marcher sur les pieds. En plus du piano, elle joue de la batterie. Son rêve à elle est de travailler dans la mécanique. Et petit à petit, nous avons découvert une jeune fille brillante qui entend bien vivre selon ses règles.
Une après-midi à parler de slam, d’islam, de passions, de femmes, de voyages, de différence… Parce que la différence fait souvent peur lorsqu’on ne comprend pas l’autre en face. Parce qu’on juge parfois sans connaître cet autre, et qu’on peut lui imaginer des intentions loin de la réalité. Parce que la différence de religion, de classe sociale, d’origine, de couleur de peau, d’âge… ne devrait pas créer de barrières mais plutôt aider à construire des ponts. Aider à rendre notre monde encore plus coloré, vivant, magique.
Nous avons passé une après-midi auprès de trois jeunes sœurs belles, intelligentes, et talentueuses. Une après-midi confortablement installées dans une maison d’artistes à Saint Louis, en y combinant des essences du Maroc, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Une après-midi favorisée par une rencontre faite sur Twitter, et une mise en relation effectuée via WhatsApp. Réseaux sociaux, amitiés, famille, rencontres, complicité… voyager, c’est aller à la rencontre de l’autre et l’aimer dans sa différence.
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