J’ai rencontré Donassihi Abdoulh Coulibaly via Twitter. Depuis le temps je crois que vous avez sans doute compris que ma vie se déroule sur ce réseau. Donassihi est étudiant en Turquie, écrivain et entrepreneur. Il est également passionné par le social. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il nous a accompagné à Mahapleu pendant le Book’Art Tour.
Donassihi a grandi à Abobo avant de rejoindre la Turquie pour le lycée. Issu d’un milieu modeste, il est de ceux qui croient et prouvent que l’on peut atteindre les sommets grâce à l’éducation et le travail. C’est ce qu’il a décidé de prôner à travers son tout premier livre, « Les aventures de Bakus ».
Boukary Kone, dit Bakus, a 23 ans. Il est étudiant en troisième année de sciences économiques à l’université de Cocody et est également apprenti gbaka. Il nous raconte son quotidien en 12 épisodes. Il évoque la vie dans les cours communes, l’éducation et les grèves intempestives, l’immigration clandestine, les abus sexuels, la drogue, la pauvreté, et tous les autres maux qui sévissent dans les quartiers populaires. Mais il parle aussi d’amour, d’espoir, d’entraide, de réussites. Il a beau vivre dans des conditions difficiles, il ne se laisse pas abattre et tente de tirer ses proches vers le haut.

Le style d’écriture est simple, décontracté et accessible à absolument tout le monde. Le narrateur s’adresse directement aux lecteurs comme il l’aurait fait avec des amis. On retrouve également quelques poèmes pour magnifier sa soeur, sa mère et son père. J’ai particulièrement aimé le fait qu’il utilise parfois le langage ivoirien terre à terre avec quelques expressions en nouchi et des phrases en Malinké, qui sont traduites en bas de page. C’est un livre qui se lit rapidement, en une heure ou deux si l’on est concentré.
« Les aventures de Bakus » aurait pu être parfait s’il n’y avait pas toutes ces fautes de grammaire. Je l’ai lu avec un crayon à la main parce que je devais souligner des fautes à chaque nouvelle page. C’est un livre que je recommanderais surtout aux ados et jeunes adultes parce qu’il parle de difficultés qu’ils rencontrent et qu’il est facile à lire. Mais il a besoin d’être réédité et corrigé parce que les fautes ne sont pas idéales pour améliorer le niveau d’écriture des jeunes lecteurs. D’autant plus qu’on voit déjà pas mal d’horreurs en lisant les textes des jeunes générations. Le livre a la vocation de porter un message, mais aussi de nous aider dans notre expression et écriture de la langue.
Je trouve qu’à l’instar de « Aya de Yopougon » de Marguerite Abouët, « Les aventures de Bakus » serait vraiment top en bande dessinée. Est-ce parce que je l’aime bien et qu’on vient du même village que je recommande quand même ce premier roman de Donassihi ? Hum, non pas vraiment. Je pense que malgré les coquilles, le message du livre est beau et qu’on devrait le transmettre, non seulement aux jeunes des quartiers populaires, mais aussi à tous les membres de notre société. Parce que Donassihi explique que tout le monde a un rôle à jouer pour éradiquer les maux qui affectent les jeunes des quartiers populaires. « Les aventures de Bakus » vient à point nommé à une période où nous sommes confrontés aux problèmes des enfants en conflit avec la loi. L’Etat, la famille, l’école, tout le monde doit prendre ses responsabilités pour éviter aux jeunes de sombrer dans la délinquance juvénile, la prostitution, la drogue et l’immigration clandestine. Et ce livre ainsi que l’histoire de son auteur, peuvent aider les jeunes à prendre conscience et à faire de meilleurs choix de vie.
Il y aura une dédicace de « Les aventures de Bakus » ce jeudi 12 Septembre à 15H, au Centre Culturel d’Abobo. J’espère qu’on y sera nombreux pour pouvoir en savoir davantage sur le livre et l’auteur.
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