À l’instar de Yopougon, chez moi, Abobo est l’une des communes les plus populaires de la Côte d’Ivoire. Et qui dit commune populaire dit beaucoup d’idées arrêtées péjoratives. De 2019 à 2020, je suis allée à Abobo beaucoup plus de fois que pendant toutes mes années précédentes de vie, parce que moi aussi j’assimilais très souvent Abobo à la délinquance juvénile. Dieu merci, tant qu’on vit, on peut apprendre et déconstruire nos pensées. Au delà de tous les stéréotypes que l’on a sur cette commune, elle regorge également de talents et de compétences qui contribuent au développement de nos communautés.
Ce lundi 06 Janvier, j’ai découvert Baby Lab, un laboratoire de fabrication situé à Abobo et qui aide les jeunes à se former, générer des idées et utiliser des outils numériques pour les matérialiser. Baby Lab a été fondé en 2014 par de jeunes ivoiriens dans le but d’avoir un espace où les jeunes seront libres d’utiliser internet sans être mal vus par la société. L’équipe a débuté ses activités sur la terrasse de la maison familiale d’Obin Guiako, l’un des co-fondateurs de Baby Lab. Aujourd’hui, c’est toute la maison qui sert de siège à l’association.

J’ai visité Baby Lab ce matin pour en savoir davantage sur les équipements offerts par la fondation Orange Côte d’Ivoire, suite à un partenariat. Il s’agit entre autres d’imprimantes 3D, d’une fraiseuse et d’une perceuse numériques. Ces outils permettront à plus de jeunes de créer les objets dont ils ont besoin pour donner forme à leurs projets. En plus des passionnés du numérique, la fraiseuse et la perceuse pourront également aider des artisans à travailler avec plus de précision.
J’avoue que j’ai été émerveillée par ce qui se fait à Baby Lab et ce qui sera encore fait grâce aux dons de la fondation Orange. L’association a axé son travail sur la formation des jeunes dans le domaine du numérique. J’ai eu un aperçu du travail des imprimantes 3D et j’ai pu poser des questions à un formateur qui expliquait comment développer un système de communication entre des appareils connectés, à partir de messages SMS. Le travail effectué chez Baby Lab rejoint définitivement la vision que j’ai pour l’éducation. Une éducation qui développe des générations de jeunes créateurs de solutions plutôt que d’éternels demandeurs d’emplois.
Après la visite du lab, j’ai été plus que ravie de faire la connaissance de M. Kouamé Roland, chargé d’études à Baby Lab. Ensemble, on a discuté de tout ce qu’on pourrait faire pour que notre éducation amène les apprenants à réfléchir par eux-mêmes, travailler sur des projets et améliorer leurs communautés. On a parlé du fait que les pays africains anglophones soient beaucoup plus loin en termes d’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat. Chez nous, on cultive encore trop la culture de rétention et une fois hors de l’école, les jeunes sont un peu perdus face aux réalités du marché de l’emploi. Loin des stéréotypes sur Abobo, Baby Lab y fait des merveilles en termes de formation. Grâce à Unicef, les cours sont gratuits pour les jeunes de 15 à 24 ans. Pour les autres, il y a différentes possibilités.

M. Joseph Pitah, Directeur de la fondation Orange Côte d’Ivoire, s’est réjoui du travail de l’association et a souligné son désir d’avoir un partenariat de longue durée. J’espère que cela permettra d’avoir encore plus d’espaces d’innovation à travers la Côte d’Ivoire. Si vous êtes à Abobo ou ailleurs, passionnés du numérique ou juste curieux, faites un tour à Baby Lab, vous y apprendrez définitivement des choses intéressantes.
Pour plus d’informations, faites un tour sur la page Facebook de Baby Lab. J’ai également fait une petite vidéo pour vous donner plus d’informations sur cette journée de visite.





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