Vous vous dites peut-être « encore un de ces articles de développement personnel qui promet monts et merveilles. » C’est ce que je me suis dit personnellement en commençant « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari. Le ton employé et certaines répliques faisaient parfois « too much ». On aurait dit un remède miracle. Pourtant j’ai trouvé ce livre plein de belles vérités sur le leadership. J’ai même trouvé que c’est le livre de leadership le plus complet que j’ai lu, même si je n’en ai pas lu des tonnes non plus. Je crois qu’il a emprunté pas mal de sagesse populaire à différents ouvrages et il y a d’ailleurs énormément de citations de personnages célèbres. Chaque partie touche un problème particulier que l’on rencontre et nous explique comment est-ce qu’on pourrait s’améliorer.
Si vous avez lu « De la performance à l’excellence » ou mon compte-rendu, vous savez que d’après Jim Collins, les compagnies qui sont excellentes ont des leaders de niveau 5. Mais Collins n’a pas vraiment donné de voie à suivre pour devenir un leader de niveau 5. Je pense que c’est à cette question que répond Robin Sharma dans « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari. »
L’histoire est simple. Dès le début, Peter Franklin, le narrateur, nous explique qu’il a été renvoyé de la plus grande entreprise de logiciels d’Amérique alors qu’il en était le vice-président principal. Après quelques mois, il a décidé de rejoindre l’un de ses amis pour monter une nouvelle entreprise dans le domaine. GlobalView gagne vite en notoriété et les chiffres grimpent. Mais quelques années plus tard, l’entreprise fondée par Peter et son ami est mal en point. C’est alors qu’il reçoit une visite plutôt inattendue, celle d’un moine. Ce moine prétend être son ami Julian, un brillant avocat qui vivait à 100 à l’heure et a failli mourir d’une crise cardiaque. Julian avait alors décidé de reprendre sa vie en main. Il a vendu pratiquement tous ses biens, y compris une Ferrari à laquelle il était énormément attaché. Puis, il a entamé un voyage qui l’a conduit auprès d’une communauté de moines dans l’Himalaya. Il en est revenu pour partager avec son ami Peter et le monde entier, les leçons de leadership qu’il a apprises aux côtés des moines. Cela m’a d’ailleurs fait penser aux livres de Laurent Gounelle…
Très souvent, nous savons ce qu’il faut faire mais nous ne le faisons pas. Ce que j’ai particulièrement aimé dans « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari », c’est que Robin Sharma donne des exemples terre à terre pour appliquer ce qu’il donne comme conseils. Il partage 8 rituels tout à fait logiques qui pourraient réellement changer nos vies, nos familles, nos communautés et nos organisations, si nous les mettons en pratique. Cet article est un bref résumé et vous gagnerez beaucoup plus à lire vous-même « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari ».
Rituel 1 : faire le lien entre le salaire et l’objectif, le rituel de l’objectif irrésistible.

Ici, Robin Sharma nous parle de l’importance d’avoir une vison qui stimule les esprits et touche les coeurs des hommes et des femmes avec qui on collabore. Ne vous contentez pas de dire que vous voulez être le meilleur dans votre domaine ou juste atteindre X chiffre d’affaires. Vos collaborateurs ont besoin d’un but plus grand qu’eux mêmes qui les motivent à se dépasser. Il faut concentrer son esprit sur ce qu’on peut contribuer à la société et communiquer cette cause irrésistible de façon à toucher les coeurs des autres. Le fait de donner déclenchera le processus de recevoir. Ce passage m’a aidé à repenser à ma vision.
J’en avais écrit une de particulier avant de me rendre compte qu’en fait c’était plutôt ma mission. Ma mission est d’amener les livres partout et de contribuer à une éducation de qualité inclusive et interactive en Côte d’Ivoire. Ma vision est une génération de jeunes ivoiriens agents de solutions dans leurs communautés.
D’après Robin Sharma, « les leaders efficaces sont des visionnaires, ils imaginent clairement l’avenir de leur entreprise puis font le lien avec les activités actuelles des gens qu’ils mènent. De cette façon, chaque geste a un but : rapprocher l’entreprise du résultat imaginé par son leader. »
Rituel 2 : gérer avec la tête, mener avec le coeur.

C’est le rituel des relations humaines efficaces. Comment établir des rapports profonds avec les gens que l’on mène ? Robin Sharma partage quatre principes éternels sur les relations humaines. Ce sont des principes à appliquer aussi bien au travail qu’avec nos proches.
1 – Toujours tenir ses promesses : parce que chaque fois que l’on manque à le faire, même dans les petites choses, cela affecte notre réputation et la valeur de ce que l’on dit.
2 – Écouter attentivement : prendre l’habitude de poser des questions ouvertes à ses collaborateurs, reformuler les réponses pour être sûr d’avoir bien compris et prendre des notes.
3 – Être constamment compatissant : faire preuve de courtoisie, de respect, donner de petites marques de gentillesse pour que vos collaborateurs se sentent appréciés.
4 – Toujours dire la vérité : faire preuve de sincérité et d’honnêteté et partager toutes les informations nécessaires pour que vos collaborateurs comprennent vos décisions.
Rituel 3 : récompense régulièrement, reconnais inlassablement.

Ce rituel rejoint le précédent. Les collaborateurs qui se sentent appréciés donnent des résultats supérieurs. Il faut communiquer sur le genre de comportement que l’on souhaite voir dans l’entreprise et encourager ceux qui l’adoptent pour qu’ils le fassent encore et encore. Il ne faut pas les récompenser comme on souhaiterait nous-mêmes l’être mais plutôt chercher à savoir ce qui pourrait leur faire plaisir et les motiver. Parfois, des éloges spontanés, précis, publics et sincères, valent mieux qu’un cadeau. Mais bien sûr des cadeaux sont également les bienvenus. Dans ce passage, Robin Sharma parle aussi de l’importance d’avoir des traditions culturelles comme des déjeuners ou des sorties avec tous les employés. Cela permettrait de renforcer l’unité de l’équipe.
Rituel 4 : Accepter le changement, le rituel de l’adaptation au changement et de sa gestion.
Robin Sharma explique que « chaque être humain est programmé génétiquement pour résister au changement et maintenir un état d’équilibre. La condition, connue sous le nom d’homéostasie, s’est développée naturellement avec le temps, car c’était un moyen par lequel nos ancêtres pouvaient survivre aux conditions perpétuellement changeantes. »
C’est donc normal que nous soyons réticents à poser les actes nécessaires lorsque survient un changement, mais cela reste nécessaire. Ça entrainera du stress, de la douleur et même une certaine peur, mais nous pouvons changer les homéostats et les régler pour permettre d’accepter le changement. Nous sommes dans un monde qui évolue rapidement. Les personnes qui réussissent le mieux sont celles qui ont la capacité de s’adapter. Plutôt que de résister, il faut aller dans le sens du changement pour réussir à le conquérir.
Pour gérer efficacement le changement, le leader doit créer une culture d’apprentissage, un milieu de travail dans lequel l’apprentissage constant et l’amélioration des habiletés sont récompensés. De plus, la connaissance aide à neutraliser la peur. Il faut donc encourager ses collaborateurs à apprendre, augmenter leur capacité à ajouter de la valeur. Plus ils seront compétents, moins ils auront peur du changement.
Rituel 5 : se concentrer sur ce qui en vaut la peine, le rituel de l’efficacité personnelle.

On ne dira jamais assez combien c’est important de déléguer. Lorsqu’on dirige une organisation, on peut être tenté de toucher à tout pour être sûr que tout soit fait comme on le souhaite. En aidant ses collaborateurs à développer leurs compétences et exploiter leurs potentiels, on aura moins besoin de s’impliquer partout.
Il faut se focaliser sur ce qui peut vraiment nous permettre d’avancer et de se rapprocher de la vision qu’on a. En disant oui à ce qui vaut la peine qu’on y consacre du temps, on dira non à tout ce qui est inutile. C’est un conseil dont j’avais grandement besoin et que j’espère explorer encore plus à travers un autre livre sur comment dire non, in shaa Allah.
D’après Robin Sharma, il faut un système qui permette de ritualiser ce qui en vaut la peine. Il l’a appelé le modèle de répartition du temps du leader visionnaire. On commence par choisir une période de temps le dimanche soir ou le lundi matin pour faire un exercice de planification hebdomadaire, prévoir ce qui doit être fait dans la semaine. Ensuite, il y a cinq étapes clés à suivre :
1- Revois ta vision de l’avenir : imagine à quoi ressemblera le succès final tant sur le plan professionnel que personnel. Cela te permettra de te remémorer ton objectif final et ranimera ton désir d’y arriver.
2 – Revois les victoires annuelles qui valent la peine qu’on les remporte cette année.
3 – Détermine les victoires mineures que tu dois remporter pendant la semaine pour avancer dans la direction de ta vision professionnelle et personnelle.
4 – Intègre tes buts hebdomadaires dans ton calendrier de travail. Tu peux le faire à l’aide de la technique du blocage stratégique de temps, en attribuant chaque jour de la semaine à un domaine particulier pour accomplir les activités nécessaires.
5 – La réflexion fréquente, un petit bilan à faire pendant qu’on planifie la semaine à venir. Est-ce qu’on a fait ce qui était prévu ? Sinon pourquoi ? Qu’est-ce qu’on ferait différemment si on le pouvait ? Est-ce qu’on s’est vraiment concentré sur ce qui en vaut la peine ?
J’espère que j’arriverai à suivre ces cinq étapes pour mieux gérer mon temps.
Rituel 6 : Leader, mène-toi toi-même, le rituel de l’autoleadership.

La chose la plus importante qu’un leader puisse faire pour améliorer son entreprise, c’est de commencer à s’améliorer lui-même. Il faut pouvoir s’autodiscipliner et se diriger soi-même pour pouvoir conduire les autres. Robin Sharma a partagé cinq anciennes disciplines de l’autoleadership. Je sais que cet article est déjà bien trop long, mais je vais quand même partager ces cinq points qui me semblent très importants.
1 – Le renouvellement personnel : il faut s’accorder du repos pour souffler, se renouveler. Il faut prévoir un moment hebdomadaire où on se retrouve seul pour contempler la nature ou juste méditer.
2 – La discipline des connaissances abondantes : il faut constamment apprendre. Vous pouvez lire 30 minutes tous les jours pour apprendre auprès de ceux qui sont passés par les mêmes étapes que vous. Il y a aujourd’hui des blogs, des podcasts et des vidéos pour vous aider à apprendre de nouvelles choses, profitez-en.
3 – La discipline corporelle : en gardant un corps sain, on garde un esprit sain. Il faut régulièrement faire de l’exercice et manger intelligemment. J’ai repris le sport et j’ai décidé de faire un peu plus attention à mon alimentation en 2020 et ce livre et mon récent voyage à Istanbul y sont tous deux pour beaucoup.
4 – La discipline du lever à l’aube : quand on se lève tôt, on peut apprécier la tranquillité exceptionnelle des premières heures de la journée et mieux la préparer. C’est plus facile de se lever tôt lorsqu’on a une vision, un but à atteindre.
5 – La discipline de la mentalité du lit de mort : il faut se rappeler que la vie n’attend personne. On va mourir et c’est maintenant qu’il faut faire ce qu’il faut.
Rituel 7 : Vois ce que tous voient, pense ce que personne ne pense.

Il s’agit du rituel de la créativité et de l’innovation. Avant, j’avais tendance à dire que je ne suis pas créative. Aujourd’hui, j’assume mieux le fait que ma capacité à créer des histoires atteste de ma créativité.
D’après Robin Sharma, chaque être humain est doté de tendances créatrices. Pour innover soi-même, il faut se débarrasser des chaines de la façon traditionnelle d’envisager les choses. Pour amener ses collaborateurs à innover, il faut créer un lieu de travail où l’on récompense la curiosité et où l’on reconnait que les nouvelles idées sont à la source du succès. Vous trouverez de magnifiques exemples pour faire de votre entreprise un terrain de jeu d’idées si vous décidez de lire le livre vous-même.
Rituel 8 : Faire le lien entre le leadership et la postérité.

Ce rituel résonne vraiment en moi. Il s’agit ici du rituel de la contribution et de l’importance. C’est bien de faire des choses qui améliorent le quotidien mais c’est encore mieux si nos actes peuvent servir plus tard à la postérité. « Ce qui fait la grandeur du leadership, c’est de commencer quelque chose qui continuera après nous. » Alors est-ce que votre leadership permet de créer un présent réussi tout en construisant un avenir brillant ? Si vous doutez encore de la réponse, allez lire « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari » de Robin Sharma.
Ce livre est la suite de « Le moine qui vendit sa Ferrari ». Je n’ai pas lu le premier tome mais je compte bien le faire in shaa Allah. Par moments je me disais que les choses semblaient bien trop faciles. Peter arrivait facilement à adopter les changements recommandés sans grande résistance de sa part et de celle de ses collaborateurs. Dans la vraie vie,il y a généralement des personnes qui traînent le pas et j’aurais bien aimé que cela soit un peu plus souligné, mais je crois quand même qu’en essayant d’adopter ces 8 rituels, on fera un énorme bond dans différents aspects de notre vie. Et si vous trouvez que je ne l’ai pas suffisamment dit, je le répète encore une fois, vous devez absolument lire « La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari. »
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