Juste après mon mariage, la maman d’une amie a recommandé que j’écrive pour me rappeler de ce jour et des raisons pour lesquelles j’ai épousé mon mari. Je pourrais ensuite retourner lire ces mots dans les périodes troubles afin de maintenir la flamme. J’ai trouvé l’idée géniale mais je ne l’ai pas fait sur le coup. Par contre, j’essaie d’écrire les petites choses qu’il fait qui me font plaisir comme installer un ventilateur dans la cuisine (moi-même j’ai compris le message subliminal), sortir chercher à manger alors que je me suis endormie de fatigue ou encore m’offrir des livres et des gadgets Harry Potter sans que je ne le demande. C’est tellement facile d’oublier ce que l’autre fait de bien quand on est fâché qu’on doit faire attention à noter plus souvent les petits moments de joie au lieu de ne garder que les mauvais souvenirs.
J’ai retrouvé une idée similaire dans « All your perfects » / « Un bonheur imparfait » de Colleen Hoover et ça m’a fait sourire. Désolée pour le spoiler mais je ne peux pas faire autrement pour développer ma pensée. Vous pouvez arrêter votre lecture ici et commander le livre, parce que je le recommande définitivement. Mais vous pouvez aussi continuer de lire parce que mes révélations ne gâcheront pas du tout votre plaisir.
Quinn et Graham se sont rencontrés de la plus atypique des manières. Ils ont fait connaissance devant l’appartement du fiancé de Quinn, alors que celui-ci était en train de la tromper avec la petite amie de Graham. Quelques mois plus tard, les deux cocus ont réalisé qu’ils étaient beaucoup plus compatibles et se sont dit oui pour la vie. L’histoire est belle et aurait pu s’arrêter là, s’il n’y avait pas eu un problème d’infertilité au sein du couple. Quinn souffrant d’endométriose, n’arrive pas à avoir des enfants. Malgré tous les efforts de Graham, elle se renferme sur elle-même et cela fini par impacter négativement leur relation. Alors qu’ils sont au bord du divorce, Graham les amène à se rappeler de leurs premiers jours…
« All your perfects » est le deuxième livre de Colleen Hoover que je lis et je n’ai pas pu m’empêcher de le comparer à « It ends with us ». Il n’y a pas de doute, j’ai beaucoup plus aimé ce dernier. Mais la thématique abordée dans « All your perfects » m’a particulièrement touchée en tant que jeune mariée. Après seulement quelques mois de mariage, Dieu seul sait la quantité de remarques que j’ai déjà reçues autour d’une potentielle grossesse. Des remarques anodines, parfois juste pour rigoler, mais qui finissent par être lassantes à la longue.
J’ai ressenti la détresse de Quinn lorsqu’elle voyait ses règles apparaitre et j’ai eu pitié de Graham qui n’arrivait plus à reconnaitre sa femme. L’auteure ne nous donne pas la possibilité de blâmer l’un ou l’autre des partenaires. On n’a aucun mal à comprendre leurs sentiments et choix. Pour une femme, ne pas pouvoir concevoir peut être dévastateur. Quinn avait l’impression de priver son époux d’une descendance et elle s’en voulait davantage. Graham quant à lui, était fou de sa femme et désespérait en la voyant s’éloigner toujours un peu plus.

Les chapitres du livre alternent entre le passé et le présent. Le contraste est saisissant. Si on supprime une moitié du livre, on a l’impression qu’il n’y a que des scènes d’amour. Si on supprime l’autre, on a un couple qui n’arrive même plus à se toucher. La rupture est imminente et déchirante. Pour moi qui disais que je voulais me marier parce que je voulais des enfants, ce livre a été une belle gifle. Que faire lorsque Dieu ne nous donne pas ce qu’on désire tant ? La relation avec l’autre est-elle suffisante pour nous combler en l’absence d’une progéniture ?
L’histoire se déroule aux Etats-Unis mais on n’a aucun mal à imaginer comment les choses se seraient passées sous nos cieux. Infidélité, polygamie et divorce pointent très vite leur nez quand un couple n’arrive pas à avoir un enfant ; même quand le problème se trouve au niveau de l’homme. C’est vrai que l’un des objectifs du mariage est de construire une famille au delà du couple, mais que faut-il faire quand Dieu en décide autrement ? Comment se construire à deux pour ne pas se sentir incomplets ?
J’ai beaucoup plus aimé « It ends with us » parce que l’auteure nous avait laissé le temps de savourer l’amour avant que tout ne se gâte. Ici, l’alternance entre le passé et le présent ne me donnait pas l’occasion de tomber amoureuse des personnages et je trouvais l’histoire un peu lente et longue. Je l’ai quand même appréciée parce que Hoover arrive à nous transmettre les émotions des personnages et il y a de magnifiques citations. Je vous laisse avec celle au coeur du livre et sans doute la plus belle.
« If you only shine light on your flaws, all your perfects will dim. »
« Si vous ne mettez en lumière que vos défauts, tous vos points parfaits s’estomperont. »
C’est beaucoup plus beau en anglais mais bon… je ne vous en dis pas plus. Vous pouvez commander le livre en français ou en anglais pour le mois prochain in shaa Allah.
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