« Work to learn, don’t work for money »
Cette citation dans « Rich dad, poor dad » de Robert Kiyosaki m’a rappelée ma propre expérience. Quand j’enseignais en maternelle, mon salaire était inférieur à celui que je gagnais précédemment et me demandait beaucoup plus de temps. J’ai pris ce boulot parce que je voulais apprendre la pédagogie active promue à IBSA. Cette expérience m’a aidée avec le Centre Eulis parce que j’ai effectivement appris à enseigner en utilisant les jeux mais aussi à communiquer avec les parents, à être plus patiente avec les enfants, à travailler avec certains qui avaient des besoins particuliers, et à avoir un aperçu des difficultés qu’on peut rencontrer avec des enfants en bas âge. Cela m’a été utile quand j’ai lancé les ateliers Book’Art mais aussi pour les autres programmes du centre.
A UNICEF, le salaire est plutôt satisfaisant, beaucoup mieux que mes anciens emplois. Mais si je me limitais à cela, il y a de fortes chances que j’aurais démissionné l’année dernière. C’était difficile parce que je sortais d’une année off où j’étais maitresse de mon temps, de mes objectifs et de mes résultats, et je découvrais un monde hiérarchisé où tout ce que je faisais pouvait être influencé par mes collègues, supérieurs, partenaires, donateurs et même les bureaux régional et global.
Pendant mes premiers mois, j’étais prompte à dire que je n’allais pas terminer l’année. Un soir, ma patronne m’a dit « tu penses que je vais te laisser partir ? Si tu pars, tu ne grandiras pas. » Je lui serai toujours reconnaissante pour ces mots. Ils n’ont pas rendu les choses moins difficiles mais j’ai gardé à l’esprit que je devais rester pour apprendre et grandir.
Après 14 mois, j’ai renforcé mes compétences dans la gestion d’équipe, de partenariats, de projets, de budgets, etc. J’ai compris ce que cela signifiait vraiment de travailler sous pression. Je n’ai pas fini d’apprendre mais je vois déjà un impact énorme sur ma personne et mon organisation au niveau de mes projets personnels.
Mes expériences précédentes à l’université, en maternelle, dans le blogging, et avec le Centre Eulis – où je n’ai jamais eu de salaire -, m’ont permis de développer les compétences nécessaires pour obtenir un emploi mieux payé. Mais UNICEF n’est pas non plus une destination finale pour moi. C’est un tremplin pour mon développement personnel et professionnel afin de me rapprocher de mon grand objectif d’améliorer l’éducation en Côte d’Ivoire in shaa Allah. Je ne dis pas que le salaire n’est pas important, – parce qu’il me permet en plus de financer mes rêves – mais les compétences que je développe valent beaucoup plus.
Robert Kiyosaki a expliqué que son « père pauvre » qui était très éduqué, valorisait plus les diplômes et des emplois sécurisés. Son « père riche » qui était un entrepreneur, priorisait l’éducation de manière générale, à l’école oui, mais surtout en dehors. C’est pour cela que dans « Père riche, père pauvre », il encourage ceux qui veulent devenir riches à se former et développer leur intelligence financière. Sans cela, gagner des millions ne suffira pas pour assurer notre avenir et celui de notre famille. On le voit bien avec les sportifs qui sont fauchés à la fin de leur carrière parce qu’ils n’ont pas appris à gérer leur argent et à investir.

J’avais déjà lu ce livre il y a quelques années. C’est même lui qui m’a amenée à ouvrir le premier Centre Eulis à Yopougon. En l’écoutant cette fois-ci, j’ai surtout été marquée par cet accent mis sur l’apprentissage. Kiyosaki se moque un peu des artistes qui n’arrivent pas à percer et négligent le volet marketing. Il partage des exemples intéressants comme celui d’une journaliste qui s’est offusquée quand il lui a suggéré de prendre des cours de vente/marketing pour devenir une auteure à succès comme lui. Elle estimait qu’elle avait déjà étudié pour savoir écrire et que cela devait suffire. Sauf que, cela ne suffit pas. Même les génies ont besoin d’une équipe ou d’un manager pour promouvoir leur talent. Quand on n’a pas ces personnes, on doit soit-même apprendre à se vendre ou à vendre nos produits.
Nous ne pouvons pas nous permettre de nous cantonner à ce qu’on a appris à l’école. J’ai des collègues médecins qui, au delà de leur expertise dans la santé, sont amenés comme moi à faire des budgets, écrire des rapports, gérer des partenariats, etc. Nos compétences ne se limitent pas à un domaine particulier et cela constitue un atout important. Nous n’avons certes pas le même niveau qu’une personne spécialisée en comptabilité, mais nous pourrions naviguer d’une industrie ou d’une organisation à une autre grâce aux bases développées dans différents domaines.
Pour Robert Kiyosaki, les spécialisations les plus importantes sont la vente et le marketing. Des compétences comme l’écriture, la prise de parole, et la négociation, sont cruciales pour réussir. Ce ne sont pas toujours les personnes les plus talentueuses ou qui travaillent le plus qui réussissent mais celles qui savent vendre leurs compétences et négocier. Ca explique beaucoup les différences de salaire dans les entreprises.
Aujourd’hui, je sais écrire, raconter des histoires pour vendre, faire des planifications, des budgets, des visuels « potables » et plein d’autres choses grâce à mes différents boulots et mes activités annexes mais aussi grâce aux livres que je lis. Quand je quitterai UNICEF, je n’aurai pas forcément un boulot où on me qualifiera encore « d’administratrice d’engagement des jeunes » mais tout ce que j’apprends à ce poste m’accompagneront pour exceller ailleurs in shaa Allah.
Tout cela pour vous dire que l’argent c’est bien mais travaillons pour apprendre et nous pourrons ensuite gagner plus d’argent et même faire travailler l’argent pour nous.
Vous pouvez écouter « Rich dad, poor dad » de Robert Kiyosaki sur Youtube.
Je vous recommande également « The richest man in Babylone » de Georges Clason que j’ai écouté juste avant.
Vous pouvez commander notre box de lecture du mois d’avril avec « Un bonheur imparfait » de Colleen Hoover et « Le prix du cinquième jour » de Khaoula Hosni. Ce sont deux romans que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire.
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