Je suis plus active sur TikTok depuis quelques semaines. Après avoir déserté la plateforme parce qu’elle empirait mon addiction à mon téléphone, j’y suis retournée parce que j’étais consciente de sa capacité à amplifier ma voix. Généralement je publie à peu près le même contenu sur Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn et Tiktok, à quelques exceptions près.

J’ai déjà rencontré au moins une personne qui m’a dit qu’elle me suivait sur l’une ou l’autre de ces plateformes et que mon contenu lui était utile. Alors même si parfois c’est fatigant de devoir adapter et publier le même contenu partout, je sais que je ne le fais pas en vain. Je publie pour partager mon expérience dans différents domaines avec ceux qui en ont besoin, comme je prends plaisir à apprendre de celles des autres à travers les livres et les podcasts.

Toutefois, récemment, je me suis posée des questions sur la course aux interactions qui nous amène à suivre toutes sortes de trends. Au point de dénaturer même l’essence de notre contenu. Les experts des réseaux sociaux encouragent à rebondir sur les tendances et buzz du moment pour améliorer l’engagement sur nos plateformes. C’est vrai que ça marche souvent, mais est-ce que tout est vraiment utile ?

Sur mon compte TikTok, j’ai quelques vidéos fun sur l’apprentissage de l’anglais, l’informatique ou la lecture, qui sont inspirées des tendances du moment. Je ne me suis pas vraiment éloignée de mes sujets de prédilection, mais j’ai réalisé que je me mettais parfois à scroller de longs moments sur la plateforme juste pour trouver LA vidéo ou L’audio sur lequel je pourrais surfer pour créer mon contenu. J’avoue que c’était épuisant. Surtout que j’aurais pu utiliser ce temps pour lire et créer un contenu plus long et qui me ressemble vraiment.

Chaque jour, je vois des recommandations pour augmenter son nombre de vues sur un reel et ainsi attirer plus de followers. Je suis consciente que toutes ces techniques peuvent permettre ensuite d’engager les gens sur des contenus plus instructifs mais j’ai aussi accepté que pour le moment cela ne me correspond pas. Je n’ai pas envie de diluer mon contenu juste pour avoir des vues. En tout cas je ne dépends pas autant des réseaux sociaux pour me forcer à le faire. Je peux encore faire des vidéos fun pour le plaisir, parce que j’ai aimé une trend particulière, mais je ne veux pas m’y accrocher et le faire juste parce que c’est ce qui marche.

Ça me désole de voir que Booktok et Bookstagram (les hashtags / espaces pour parler de livres sur TikTok et Instagram) ont beaucoup plus de vidéos type fast-food, esthétiques ou pas, qui ne nous apprennent pas grand chose sur les livres, que de vraies revues. Est-ce que ça fonctionne, oui, quand même. Surtout pour les livres de certaines catégories comme les fantasy et les dark romance, mais pour le reste il faut encore plus de créateurs de contenu. Surtout dans le monde francophone. Surtout dans le monde francophone africain. Je ne parle pas juste de promouvoir des livres d’auteurs africains mais que des créateurs de contenu de notre côté du monde publient plus de contenu utile pour les personnes qui nous ressemblent.

Surfer sur les tendances, publier des vidéos fun de temps en temps n’est pas mauvais. Surtout si on en tire soi-même du plaisir. Le problème est lorsqu’on est tellement obsédé par le nombre de likes qu’on finit par s’éloigner carrément de l’objectif même de notre présence sur les réseaux sociaux. Ça fait un moment que j’ai cette réflexion dans la tête et j’avais envie de la partager avec vous.

Pour les nouveaux créateurs de contenus ou ceux qui aimeraient se lancer, faites ce qui vous plaît, amusez-vous, mais essayez aussi d’avoir une vraie valeur ajoutée. Et surtout, n’oubliez pas qu’Internet n’oublie jamais.