J’étais au Togo pour la deuxième fois en deux mois, du 19 au 25 Novembre. Je ne vous ai pas encore raconté mon premier voyage mais vous avez un aperçu dans l’article « 300 000 francs pour visiter le Ghana, le Togo et le Bénin. » La première fois, j’y étais pour des vacances avec mon amie Lalla. Cette fois-ci, j’ai été invitée à participer à la sixième édition du BlogCamp 228.
Le Blogcamp 228 est une initiative de l’association des Acteurs du Numérique du Togo. Pour cette sixième édition, nous étions une quarantaine de jeunes réunis autour du thème : blogging et emplois durables, monétisation du contenu en ligne. Le blogcamp étant une occasion de faire du tourisme, c’est à Défalé, à 450 KM de Lomé, que nous avons posé nos valises.
Les participants du Blogcamp venaient de domaines divers : photographes, blogueurs, médecins, journalistes, développeurs, etc. Ça a été un plaisir de les rencontrer et de pouvoir échanger avec certains sur leurs propres projets, la création de contenu et mon travail au Centre Eulis. J’ai également fortement apprécié de redécouvrir la nourriture togolaise, surtout le Kom que j’avais mangé la première fois, et le djinkoumè. Mais vous vous doutez bien que ce n’est pas sur ça que j’ai l’intention de m’éterniser…

J’ai été particulièrement marquée au Blogcamp par les interventions de Madame Irène Assiongbon qui travaille au département de la Communication de la BOAD. Elle nous a expliqué que pour des compagnies et des institutions qui existent depuis plusieurs dizaines d’années, les créateurs de contenus paraissent être des petits jeunes qui s’amusent juste sur la toile. Ils ont du mal à nous prendre au sérieux parce que nous manquons d’organisation, de structure. De plus les réseaux sociaux constituent un monde basé sur l’instantanéité alors que les institutions et entreprises établies font preuve de beaucoup plus de prudence avant de poster la moindre information en ligne.
En Côte d’Ivoire, il y a pas mal d’agences de communication qui servent désormais de relais entre les entreprises et les créateurs de contenu souvent appelés « influenceurs ». Mais je me suis vite rendu compte que nous sommes apparemment un peu plus loin que nos voisins francophones. Certes nous aussi avons besoin de nous professionnaliser davantage, mais les partenariats avec les créateurs de contenu en Côte d’Ivoire sont beaucoup plus fréquents qu’au Togo et au Bénin.
Madame Assiongbon a souligné l’importance d’avoir des grilles tarifaires établies sur lesquelles les entreprises pourraient se baser pour collaborer avec des créateurs de contenu. Cette absence de réglementation est problématique aussi bien pour les entreprises que lesdits créateurs de contenu. Lorsque l’on fait des recherches pour avoir une idée de tarifs à fixer sur son travail on ne trouve que des grilles tarifaires basées sur les pays occidentaux. Malheureusement, le manque de communication entre les différents acteurs du domaine en Afrique, ne facilitent pas non plus la tâche.

Comme je l’ai expliqué dans mon article « Memento Vivere », depuis quelques mois, le blog est ma source principale de revenus. Pendant le blogcamp, les interventions des uns et des autres m’ont confortée dans le fait que la création de contenu en ligne peut effectivement être source d’emplois durables. Non seulement pour le blogueur mais aussi pour les personnes dont il fait souvent la promotion des activités. Par exemple, lorsque Chouchou Mpako fait la promotion d’une région, d’un hôtel ou d’un restaurant au Cameroun, elle amène plus de personnes à y aller et crée donc des revenus pour les personnes qui y travaillent. Lorsque Aristide de Togoweb embauche un jeune pour créer du contenu, il lui permet également d’acquérir des compétences qui lui seront utiles pour avoir accès à plus d’opportunités.
Mes parents ont encore du mal à comprendre que la création de contenu est un travail et qu’il peut même permettre d’avoir une vie décente. Comme les institutions, ils ont l’impression que les créateurs de contenu sont juste une bande de petits jeunes qui s’amusent. On ne changera peut-être pas cette perception de sitôt mais il faut que nous-mêmes nous nous prenions au sérieux pour que les autres suivent. Il faut une professionnalisation, un contenu de qualité, et une meilleure structuration des acteurs du domaine. C’est également important de se spécialiser dans une niche particulière pour en devenir une référence. C’est pour toutes ces raisons que je salue l’initiative du Blogcamp qui fournit des formations de qualité. Nous avons énormément appris sur la création de contenu, les photos, les vidéos à partir de smartphone, la monétisation, etc. J’espère que le Blogcamp sera très vite étendu ou répliqué dans les autres pays d’Afrique.
La région montagneuse de Défalé est paisible et magnifique. Nous y avons été très bien accueillis dès le premier jour et le lendemain, nous avons effectué une randonnée pour découvrir le Christ de Défalé. Une fois au sommet, après 45 minutes de marche, Chouchou Mpako nous a offert quelques conseils sur l’utilisation d’Instagram et la monétisation. Je les ai déjà partagé sur les réseaux sociaux mais je les laisse également ici.



Le BlogCamp a été possible grâce à l’association des Acteurs du Numérique du Togo mais aussi avec l’appui des partenaires dont l’Union Européenne, la BOAD, Togocel, FNFI Togo, DOSI Togo, l’hôtel Défalé et la société de transport LK. J’y ai rencontré de très belles personnes avec qui je resterai sans aucun doute en contact in shaa Allah, et j’ai appris des choses utiles pour la création de contenus en ligne. Merci à Aphtal et à toute son équipe de m’avoir invitée. Je vous souhaite d’y participer l’année prochaine !







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